Près de 2500 participants, autant de rendez-vous d’affaires, 45 speakers : cette 3e édition du Meet’Up GreenTech a fait le plein. Tout l’écosystème de la GreenTech française a répondu à l’appel de GreenTech Innovation : près de 1000 start-ups et PME innovantes vertes,-dont 70 exposaient leurs innovations-, les collectivités territoriales, les grands groupes, les incubateurs spécialisés et les experts étaient présents à Station F le 18 octobre. Ils ont ensuite continué les échanges en ligne les 19 et 20 octobre. Le succès de cet évènement ne se dément pas, année après année. Sa vocation : soutenir les GreenTech capables d’accélérer la transition écologique. Mission encore une fois réussie, si l’on en juge par le nombre d’opportunités créées par ce networking géant pour aider ces pépites françaises à se développer.
Près de 250 entreprises labellisées depuis 3 ans
Et ça tombe bien car la France a l’ambition d’être acteur de cette transition écologique. Jean-Noël Barrot, ministre délégué à la Transition Numérique, l’a rappelé en ouverture du Meet’Up GreenTech 2022 : Emmanuel Macron a fixé un ambitieux objectif de 25 licornes vertes sur les 100 attendues.
Lancé par l’ECOLAB, le laboratoire d’innovation pour la transition écologique du Commissariat Général au Développement Durable, GreenTech Innovation a 3 ans. Bilan de l’initiative portée par son dirigeant Thomas Cottinet : 247 entreprises bénéficient désormais du label délivré par le Ministère, qui leur donne accès à un accompagnement.
« C’est un accélérateur énorme pour pouvoir légitimer notre collaboration avec les collectivités territoriales mais aussi avec nos acteurs B to B », souligne Morane Rey-Huet, CEO de Meersens dans son interview au FlashTweet. C’est, sans nul doute, un atout-clé pour la start-up lyonnaise spécialiste de la data environnementale, qui est en pleine levée de fonds de 10 millions d’euros (voir interview plus bas).
Cet avis est partagé par Urban Radar, start-up qui accompagne les collectivités dans leur neutralité carbone grâce à la donnée. Ce label GreenTech Innovation « nous apporte réseau de partenaires et un écosystème très bénéfique », détaille Philippe Rapin. A la tête de la jeune pousse rémoise, il recherche de 3 millions d’euros pour booster son développement commercial. (voir interview plus bas).
« Avec le green washing ambiant, c’est un peu plus difficile pour une start-up ou une PME de se distinger », note Thomas Cottinet, chef de l’ECOLAB. «L’Etat agit en tiers de confiance avec ce label pour les aider à émerger » (voir interview plus bas).
Autre enjeu : le sujet de la commande publique européenne avec les métropoles qui sont en train de se transformer. Et ce sont autant d’opportunités pour les start-up et les PME d’innovation verte française. Un Green New Deal à saisir !
GreenTech Innovation, un label booster de croissance
Pour cette édition 2022, 45 start-up et PME éco-innovantes, dans des domaines très variés, ont reçu le précieux sésame. Dans cette promotion, on trouve notamment de la biodiversité, de la santé, des énergies renouvelables, de la mobilité durable, de l’économie circulaire, du numérique éco-responsable ou encore de la ville durable.
Véritable booster de croissance, ce label continue à faire ses preuves. « C’est une famille qui s’enorgueillit d’avoir des lauréats qui ont changé d’échelle depuis leur labellisation», a souligné Christophe Béchu Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
Car des méga-succès, -et potentielles futures licornes-, figurent au palmarès de ce label. Citons-en trois, rappelé au pupitre. La start-up landaise Materrup, spécialisée dans le béton bas carbone, vient d’ouvrir sa première usine en nouvelle Aquitaine. Innovafeed, futur poids lourd mondial des protéines à base d’insectes, a réalisé un tour de table de 250 M d’euros en septembre. La société va ainsi pouvoir ouvrir un site aux États-Unis, en complément de ses deux usines dans les Hauts-de France. Enfin, Deepki améliore la performance énergétique de l’immobilier grâce à un logiciel d’audit énergétique. La start-up parisienne vient de boucler une levée de 150 millions d’euros et va mettre le cap sur les Etats-Unis.
Pitch et débat inversé au programme !
Côté nouveauté, pour cette édition 2022, le Meet’Up GreenTech de GreenTech Innovation a mis sur pied une session de pitch original. Les collectivités locales ont ainsi eu l’opportunité de préciser leurs besoins en matière de gestion durable des territoires, et c’était aux start-ups de saisir leurs chances !
Toujours aussi énergisant, le débat inversé,-un classique apprécié du Meet’Up GreenTech-, portait cette année sur la décarbonation de l’économie et les solutions pour y parvenir rapidement. Mené par Thomas Cottinet, il était à la fois riche de témoignages de start-ups,-dont Deki et Fruggr,-, et de réflexions pertinentes du public. Chacun des membres du panel a ensuite répondu aux questions posées.
Au final, c’était un moment inspirant avec une table ronde majoritairement féminine et cela mérite d’être souligné ! Aux côtés de Thomas Cottinet et Thomas Lesueur, Commissaire général au développement durable, Louise Vilain, Directrice, EDF Pulse Venture, Julie Fort Neuville, Chief Impact Officer chez Materr’Up, Clara Chappaz, Directrice de la French Tech ont fait avancer le débat.
Lancement du Comité national pour le numérique responsable
Ce sujet de la décarbonation était le fil rouge de la journée, sur lequel Christophe Béchu a d’ailleurs insisté. Il faut « affronter l’urgence climatique et accélérer le rythme de la décarbonation ». Dans ce domaine, « les innovations peuvent être une solution », a-t-il rappelé. Mais surtout des initiatives devraient arriver sur ce sujet. Et la première d’entre elles, annoncée au MeetUpGreenTech, concerne l’empreinte carbone du numérique.
Les ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et de la Transition numérique et des Télécommunications vont lancer un comité national sur le numérique responsable afin de mesurer son empreinte, son impact et trouver des solutions pour la réduire. Il sera lancé le 14 novembre prochain. Ce comité, qui devrait se réunir deux fois par an, se tiendra notamment avec des entreprises spécialisées dans le reconditionnement,-dont probablement BackMarket, Grand Témoin du Meet’Up GreenTech 2020.
Comment rendre plus économe en carbone le numérique doit faire partie des priorités, estime Jean-Noël Barrot. Cependant il n’a pas manqué de rappeler que « 80 % de l’empreinte carbone du numérique réside dans les terminaux et essentiellement dans leur construction, 15 % dans le fonctionnement des datacenters, et le reste dans les réseaux ». Et non pas dans le Streaming !
Transition Climatique : l’urgence est une opportunité
Last but not least, le dernier temps fort du Meet’Up GreenTech de GreenTech Innovation était l’intervention d’Esther Finidori, vice-présidente Stratégie de Schneider Electric. Grand Témoin de cette édition, elle est intervenue sur le thème de la Transition climatique : l’urgence est une opportunité. Un entretien que j’ai eu le plaisir d’animer (le lien vers le Replay est ici)
Vice-Présidente Environnement, chargée de définir et de piloter les transformations du groupe depuis 2016, Esther Finidori vient de se voir confier la stratégie et le développement durable. Elle est membre du Comité de Direction France, ce qui montre que Schneider Electric met le sujet de la Transition Energétique au centre de ses décisions.
Cet été, Jean-Pascal Tricoire, le PDG de Schneider, tirait la sonnette d’alarme. «Il faut déclarer un état d’urgence climatique». Une urgence qui, selon Esther Finidori, est source d’opportunités…qu’on ne peut pas rater.
Il faut garder en tête que Schneider Electric fait partie des entreprises les plus engagées sur le climat. Depuis 15 ans, le groupe a fait évoluer son business modèle pour devenir un acteur de la transformation énergétique. Sa raison d’être : aider ses clients à passer le cap des énergies renouvelables.
Mais surtout, il affiche un plan ambitieux de décarbonation. Objectif : neutralité carbone des opérations en 2030 et sur toute la chaine de valeur d’ici en 2050. C’est un défi gigantesque. Et un challenge quotidien pour l’ex-consultante chez Carbone 4, cabinet de conseil spécialisé sur la stratégie bas-carbone.
Une cinquantaine de start-ups sont partenaires de Schneider Electric
Mais ce qu’a réussi Schneider Electrique dans sa transformation change vraiment la donne. Car il est désormais capable de quantifier les bénéfices CO2 et de mettre ses métrics au cœur de sa proposition commerciale. Et c’est un vrai game changer !
Pour accélérer sur la transformation énergétique, Schneider Electric mise aussi sur l’open-innovation. Outre Schneider Electric Ventures, doté de 500 millions d’euros, il a adopté une stratégie de partenariats avec des start-ups. Le groupe dispose même d’une équipe dédiée, organisée par hub géographique, et dont c’est le métier de construire ces relations. Résultat : dans son éco-système figurent pas moins de 50 pépites pour aller plus vite sur l’innovation.
Pour conclure, je lui ai demandé ses 3 idées pour accélérer sur la transition climatique et répondre à l’urgence. Elles méritent d’être partagées : foncer car les technologies existent déjà, mettre en place une planification qui doit être portée au plus haut niveau politique avec des couloirs de transition et enfin parier sur la résilience pour palier au manque de compétences sur le chemin. En un mot : « il faut un peu changer notre cortex sur la façon de penser planification économique et environnementale ». A bon entendeur…
Et pour en savoir plus, découvrir les 3 interviews du FlashTweet en direct du Meetup GreenTech.
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