Il y a 10 ans, « Tech » rimait avec « Good ». Je me présentais moi-même comme une « Digital Evangelist » enthousiaste de l’ouverture des possibles qui semblaient infinis.
Finis les temps de trajet pour aller chercher un livre à la bibliothèque ou l’achat couteux d’encyclopédies vite périmées. Vive Wikipedia ou Twitter pour apprendre et s’inspirer.
Aujourd’hui, nous en comprenons les dangers : utilisation détournée de nos données, fracture numérique, pollution avec des émissions de CO2, biais des algorithmes du fait d’un manque de diversité des équipes …
L’un des dangers les plus inquiétants est notre attention devenue inférieure à celle d’un poisson rouge (8 secondes). Toutes les générations sont touchées, y compris les enfants dès leur plus jeune âge.
Sans capacité d’attention, nous ne maîtrisons plus les technologies ; ce sont elles qui nous maîtrisent.
Les notifications, l’immédiateté avec le Like pour récompense, nous bloquent dans un temps présent sans recul pour réfléchir au temps futur. Le temps long est aussi nécessaire pour apprendre et transformer nos connaissances en actions. Ce sont les neuroscientifiques qui nous le disent (je vous invite à découvrir Pierre- Marie Lledo et Albert Moukheiber).
Comment faire ? Je suis moi-même très dépendante de mon smartphone. Voici quelques actions que j’ai mises en place pour retrouver mon attention :
- supprimer les notifications ;
- privilégier les moments d’échanges de la vie réelle avec de vraies personnes en oubliant le smartphone ;
- diminuer mon temps de veille sur Internet en m’appuyant sur les explorateurs comme FlashTweet ;
- fixer des plages de temps limitées sur les Réseaux Sociaux et publier moins ;
- me détacher des chiffres (nombre de pas dans la journée, nombre de Likes…) ;
- retrouver le plaisir des livres et des magazines papier qui analysent les sujets en profondeur et que je lis en plusieurs fois ;
- me poser la question du pourquoi des outils ? Qu’est-ce qu’ils apportent vraiment ? Est-ce que j’ai besoin d’être « assistée » tout le temps ?
C’est finalement la sobriété qui permet de développer un temps long, un temps utile pour interroger nos usages et nos attentes des technologies au regard des enjeux de la planète et de la société.
En retrouvant la maîtrise de nos usages, nous retrouvons le sens, si important pour les jeunes dans le choix de leur métier. Notamment les jeunes filles, grandes absentes des métiers du numérique : elles sont seulement 37% à penser que ces métiers peuvent contribuer à un monde meilleur.
Attention – conscience – sens – inclusion – futur : tout est lié.
Au plaisir de découvrir dans la communauté FlashTweet les bonnes pratiques que vous avez expérimentées.
Sandrine Delage pour le #FlashTweet5ans
Responsable du « People’sLab4Good », le programme d’intrapreneuriat de projets à impact positif de BNP Paribas.
Intrapreneure du projet d’acculturation numérique « EnjoyDigitAll » et co-fondatrice des ateliers intergénérationnels « Women & Girls in Tech ». Blogueuse de « Mère et Fille 2.0 » depuis 2013 pour comprendre le numérique au travers de deux regards croisés.
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