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FinTech : Arkéa lance Bressst

Crédit Mutuel Arkéa accélère sur la FinTech en lançant son projet Bressst, En exclusivité pour FlashTweet, le directeur général, Ronan Le Moal, décrit les principes fondateurs de Bressst et ce qui se cache derrière ces trois « s ».

Dévoilé à l’occasion du West Web Festival, le SXSW européen, Bressst est un ambitieux projet sur lequel travaille le groupe mutualiste depuis janvier. Bressst, c’est Brest avec trois « s », pour start-up, science, et smart.

L’idée est de faire émerger des champions de demain, qui refaçonneront la banque et l’assurance. Comment ? En accompagnant des projets d’entreprises spécialisés sur la Deep Tech (Blockchain, IoT lié à l’assurance, Intelligence Artificielle).

La banque compte les aider à grandir en France et à l’international. A l’instar de ce que Crédit Mutuel Arkea a fait pour Leetchi : la cagnotte et solution de paiement en ligne est désormais présente en Grande Bretagne et en Allemagne.

Le phare de la FinTech en Bretagne

Bressst, c’est un peu le phare de la FinTech en Bretagne. Ce sera le premier repère visuel pour les entreprises venant de l’étranger qu’Arkéa compte inclure dans l’appel à projets. Installé dans un bâtiment de 1 200 m² près de l’aéroport de Brest, l’écosystème accueillera FinTech et AssurTech dès septembre.

Mais la prochaine étape sera de s’installer dans un bâtiment en plein centre de Brest d’ici 2 ans. Arkea veut en faire un lieu de vie ouvert. Il accueillera les start-ups, les intrapreneurs de la banque, les étudiants ou bien encore les personnes en reconversion dans une logique d’acculturation (workshop et meet-up sont déjà prévus).

Il faut dire qu’en matière de collaboration avec des start-up, Arkéa n’en est pas à son coup d’essai. En effet, le groupe a déjà travaillé Younited Credit, par exemple, société proposant du crédit collaboratif et qui a percé en Europe.

De plus, Arkea travaille aussi avec les FinTech en marque blanche. On peut citer Compte Nickel, MangoPay ou encore Leetchi et Pumpkin, rachetée respectivement en 2015 et en 2017. Une stratégie dans le digital initiée il y a 10 ans avec le rachat de Fortunéo. En un mot, Bressst permet de rendre lisible l’action d’Arkea pour les FinTech et les start-ups.

Arkea 2020 ou l’accélération digitale

En s’entourant de start-up, le groupe breton va en profiter pour accélérer sa transformation digitale. Bressst s’inscrit comme une brique structurante de son plan Arkéa 2020.

Ronan Le Moal réaffirme croire dans la banque de détail. A 3 conditions : le transactionnel doit devenir 100% digital, l’opérationnel mais aussi le relationnel doivent être perfusés au numérique.

Un camp de base pour la FinTech

Avec ce lancement, Arkéa confirme qu’il joue un rôle de premier plan dans l’écosystème FinTech français. En 2017, la banque a participé à 30% des levées de fonds françaises du secteur. C’est un volume important, et encore plus, au regard de sa taille ! Avec Bressst, elle pose son camp de base.

➡️ FlashInterview de Ronan Le Moal, DG de Crédit Mutuel Arkéa, réalisée le 19 juillet 2018 au West Web Festival.

1️⃣FlashTweet : Bonjour Ronan, présentez-vous et dites-nous pourquoi nous sommes au West Web Festival ?

Ronan Le Moal : Bonjour FlashTweet ! Nous sommes donc au West Web Festival, c’est un festival que l’on a créé avec Sébastien le Corfec et Charles Cabillic. C’est la cinquième édition du Festival, qui met le digital et la musique au coeur des Vieilles Charrues, avec l’idée à l’époque de faire en sorte qu’on puisse montrer qu’à la pointe de la Bretagne, on était capable d’avoir de belles initiatives en matière de digital. Et puis West Web Festival, cette année, pour le groupe Arkéa, c’est aussi l’occasion d’annoncer une belle initiative : c’est le projet Bressst, avec trois “s”, sur lesquels j’aurai l’occasion de revenir plus tard.

2️⃣ FT : Vous lancez Bressst. Qu’est ce que Bresst, avec trois “s”, très concrètement ?

RLM : Aujourd’hui Arkéa annonce un projet important : Bressst avec trois “s”, comme start-up, science et smart, qui vise à construire une filière FinTech, qui sera adossée au groupe Arkéa, qui a beaucoup travaillé dans les FinTech ces dernières années. On souhaite être capable d’accélérer cette dynamique en capitalisant beaucoup sur l’énergie. Comme l’énergie en matières de ressources humaine, les moyens financiers du groupe, et la connexion à tous les écosystèmes.

Start-up, Science & Smart

Les trois “s” ne sont pas choisis par hasard. Le côté start-up, c’est parce qu’il y a une dimension d’accélération, avec des entreprises naissantes, qui vont vite. C’est quelque chose qui est important dans la fibre du projet qu’on veut mener. Le côté science, c’est parce qu’on est au tout début d’une révolution. Finalement, les FinTech, ou les AssurTech d’ailleurs, on les voit à peine émerger. On en voit encore que le début et c’est pour cela qu’il est important de capitaliser dessus. Et puis smart, c’est parce qu’Arkéa est un groupe coopératif mutualiste qui a une culture du temps long, une culture RSE. On veut s’inscrire dans la durée, on veut quelque chose qui permette d’imprimer une vraie empreinte dans notre économie.

Un lieu au coeur de Brest

Ce projet, c’est tout à la fois quelque chose qui va s’étaler sur quelques mois, et sur une dimension de très long terme, avec un lieu au coeur de Brest (avec un seul “s” pour le coup). On veut montrer comment, en région, on est capable d’avoir de belles aventures dans ce domaine.

3️⃣ FT : Quel est l’objectif derrière Bressst, filière dédiée à la FinTech mondiale ?

RLM : Notre objectif avec Bressst, c’est de faire éclore les champions de demain, les champions du digital de demain, champions français mais internationaux aussi. On a déjà travaillé avec de belles entreprises comme Younited Credit, qui fait du peer-to-peer lending, qui est une belle boîte implantée en France, mais aujourd’hui implantée aussi partout en Europe.

Aider les start-ups à s’internationaliser

Notre ambition avec le projet Bressst, c’est d’être capable d’attirer des talents, de les aider à grandir, et de les aider à s’internationaliser. De New-York, Brest ou Paris, c’est la même chose. Notre idée est de mettre en place des infrastructures très puissantes, qui sont à la pointe bretonne, et aider les entreprises à grandir à l’international, en s’appuyant sur une expertise qui sera plus forte chez nous qu’elle ne serait chez un autre. On a souvent tendance à opposer la dimension française à l’internationale. Aujourd’hui je crois que les frontières sont totalement dépassées, nous sommes passés dans un registre totalement différent. On a d’ailleurs pu empiriquement penser qu’on était capable d’accompagner les entreprises à l’étranger.

« Il faut le faire que si ça a du sens »

Ce qu’on va faire avec le projet Bressst, c’est d’abord les aider à grandir en France, parce que c’est important, depuis la pointe Bretonne. Et puis demain, on les aidera aussi à grandir à l’international, quand cela aura du sens, car il ne faut pas croire que l’international est forcément un eldorado. Il y a beaucoup d’entrepreneurs qui racontent que ça n’a pas forcément été la plus belle aventure de leur vie.  » Et si ça en a, on va se donner les moyens de faire en sorte de pouvoir accélérer très fort là-dessus aussi.

4️⃣ FT: Bressst, c’est un ancrage local et une ambition internationale. Quels sont les leviers nécessaires pour réussir ?

RLM : Ce projet Bressst est né en janvier, il y a peu de temps finalement. On a fait cela en quelques mois avec l’équipe qui travaille ardemment sur ce sujet depuis quelques temps maintenant. C’est un projet qui n’est finalement par une nouveauté. Arkéa a toujours été très présent autour des nouveaux acteurs de l’économie digitale. Cela fait plus de dix ans qu’on travaille sur ces sujets. Ce qu’on a voulu, c’est l’inscrire dans une démarche un peu plus formalisée, mettre en oeuvre des moyens vraiment dédiés pour être capables de construire cette filière.

30% des levées de fonds dans la FinTech en 2017

Le groupe investit beaucoup dans la FinTech aujourd’hui car on a représenté 30% des levées de fonds dans ce secteur en 2017. C’est un montant important au regard de la taille d’Arkéa.

On veut être capable de mettre en oeuvre une démarche permettant de structurer tout le savoir-faire qu’on peut apporter aux FinTech, qui viendront s’adosser (au sens “travailler avec”) à Arkéa et à son écosystème.

Notre démarche, c’est de dire qu’on a su empiriquement faire les choses plutôt très bien. Maintenant ce qu’on veut, c’est structurer la démarche en mettant à disposition nos moyens humains, technologiques, financiers, et nos écosystèmes afin d’aider ces belles entreprises qui feront l’économie de demain à grandir plus vite encore.

5️⃣ FT : Comment Bressst s’inscrit-il dans votre plan stratégique autour de la transformation numérique ?

RLM : Avec Bressst, on est au milieu du gué concernant notre projet Arkéa 2020. Il vise à accompagner la transformation de notre économie, de nos économies, et l’économie de la bancassurance. On a une vision assez simple du sujet. On ne fait pas partie de ceux qui pensent que la banque de détail va disparaître, mais on pense qu’elle doit se transformer profondément. `

« Tout ce qui doit être digitalisé, doit l’être« 

Pour cela, nous avons identifié trois piliers clairs de l’activité bancaire : le transactionnel, l’opérationnel et le relationnel. Le transactionnel, c’est tout ce que l’on peut faire sur un téléphone portable et sur un ordinateur, qui vise à faire une ouverture de compte, un virement sur un produit, un arbitrage sur un contrat d’assurance-vie, et de ce point de vue-là, on veut tout digitaliser. Tout ce qui doit être digitalisé, doit l’être. On l’a fait pour nos propres besoins, et on le fait quand on travaille avec des FinTech qu’on accompagne parce qu’elles digitalisent tout ce qui peut l’être. Le deuxième pilier c’est l’opérationnel.

« On veut devenir l’Amazon de la banque« 

On veut devenir un Amazon de la banque sur le pilier opérationnel, ce qui consiste à être dans le zéro défaut dans toutes nos interactions avec nos clients. C’est notre stratégie B to B, qui vise à faire en marque blanche nos propres services pour d’autres, et qui amène forcément à augmenter le niveau d’excellence que le groupe va se donner. Quand on travaille pour des tiers, on doit être encore plus efficace encore qu’en interne. Le troisième levier, c’est le relationnel. C’est tout ce qui fait que le magasin existera toujours. Le magasin, chez nous, c’est l’agence. Non pas pour faire des opérations, mais pour des projets de vie qu’on accompagnera : immobilier, financement des études de vos enfants, préparation de votre mariage, etc.

« Il y aura du digital à 100% pour le transactionnel« 

Notre vision de notre métier est qu’il y aura du digital à 100% pour le transactionnel et une part très importante de la relation. D’ailleurs, plus on digitalisera la relation et la transaction et plus le relationnel sera important. C’est cela notre vision et le projet stratégique qui vise à accompagner cette démarche. Quand on fait des partenariats avec des start-up, on vise à augmenter la qualité de notre brique transactionnelle pour aider à être meilleur sur le relationnel. Par exemple, on est en train de mener une opération dans le Sud-Ouest, qui visera à faire un partenariat avec une FinTech qui s’appelle MaSuccession. Elle viendra en support du réseau de distribution dans le Sud-Ouest, pour apporter à nos conseillers, à nos sociétaires ainsi qu’à nos clients, une expertise supplémentaire.

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